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La libération psycho corporelle

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Et si le corps avait, lui aussi, quelque chose à dire ?

Cela fait maintenant dix-sept ans que j’accompagne des personnes en thérapie. Dix-sept années à écouter, à soutenir, à observer les chemins parfois sinueux de la psyché humaine. Et si je devais aujourd’hui dégager une conviction profonde de cette expérience, ce serait celle-ci : nous ne prenons pas suffisamment en compte la dimension corporelle dans la gestion de nos blocages psychiques.

 

Pendant longtemps, j’ai centré mon accompagnement sur la parole. C’est l’outil premier de la psychothérapie, et il reste fondamental. Mais avec le temps, j’ai compris que certains blocages ne peuvent pas être résolus uniquement par le mental ou l’analyse. Il y a des douleurs, des émotions, des vécus qui s’impriment directement dans le corps. Des tensions chroniques, des maux inexpliqués, des respirations coupées… Autant de signes silencieux que le corps exprime, parfois depuis des années.

 

Ce corps, souvent oublié dans les espaces thérapeutiques, est pourtant un partenaire essentiel. Il raconte, à sa manière, des histoires anciennes, parfois enfouies, parfois encore trop douloureuses pour être formulées avec des mots. Il garde la mémoire de nos vécus, de nos peurs, de nos blessures. Et il peut aussi devenir une porte d’entrée vers la libération de ce qui reste figé.

J’ai vu des patients peiner à sentir un véritable apaisement par le biais unique de la parole. Et puis, à travers une approche corporelle — un travail sur la respiration, l’attention portée aux sensations, un ancrage plus profond dans le présent —, quelque chose s’est débloqué. Une émotion a émergé, un souvenir est revenu, une détente s’est installée. Ce que la parole seule ne parvenait pas à faire, le corps l’a initié.

 

Aujourd’hui, j’intègre de plus en plus cette dimension dans mon accompagnement. Non pas comme une méthode miracle ou un outil de plus, mais comme une manière de respecter pleinement la personne dans sa globalité. Nous ne sommes pas seulement un mental, une histoire ou une parole. Nous sommes aussi un souffle, une posture, une tension, une vibration, un mouvement.

 

Il apparaît clairement que le corps ne peut plus être laissé à la marge dans la prise en charge psychologique. Le replacer au cœur de la thérapie, c’est revenir à une vision plus vivante, plus incarnée de la guérison. Il est à la fois le théâtre, le messager et parfois le gardien silencieux de nos blessures. Prendre en compte cette réalité, c’est élargir notre regard, affiner notre écoute, et surtout offrir à nos patients une voie plus complète vers la libération de leurs blocages. C’est peut-être aussi réconcilier, enfin, ce qui n’aurait jamais dû être séparé : l’âme et le corps.

Avec tout mon rayonnement,

Olivia

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